samedi 10 mai 2014

Nur Götter dürfen uns berühren - 10

Le début de la fiction : ici, et la partie précédente .


Adam ne s'endormait pas. Il ne pleurait pas, comme toujours, mais je le gardais contre moi. Assis sur le canapé, je tenais le nourrisson d'une main et le cahier rédigé par Till de l'autre.

J'étais dans le camion de maquillage avec Flake. Lou avait décidé de faire la séance photos dans un hôpital psychiatrique abandonné depuis les années 1960, dans la banlieue berlinoise. Notre premier costume consistait a être en chemise et caleçon blanc, ainsi qu'avec des chaussettes et les porte-chaussettes... Autant dire qu'on allait à mourir de froid dans ce bâtiment glacial dont toutes les fenêtres avaient été brisées.
- Alors, tu retente le coup avec Petra ? demanda Flake.
- Oui.
- Comment cela se fait-il ?
- Comment ça ?
- Et Lou ?
- Oh... C'était juste comme ça...
Flake resta un moment silencieux. J'avais l'impression d'être interrogé par la Stasi... Je savais que j'étais coupable mais n'avais aucune envie de l'avouer.
- Tu disais ressentir des choses pour elle...
- Oui, mais j'ai bien fait de ne rien dire, et de ne pas me laisser aller à ces sentiments. Ils n'étaient pas partagés. Et c'est sans doute moins compliqué comme cela... Puis rien ne m'oblige à me justifier.
- Comment sais-tu qu'elle ne ressent rien ?
- Quand elle a su pour Petra et moi, elle m'a souhaitait d'être heureux avec elle...
La conversation concernant Lou s'arrêta là. Pour le moment, car je sentis que l'affaire n'était pas close pour Flake et qu'il avait encore des questions à me poser. Il avait beaucoup d'intuition quant aux sentiments humains, il savait très bien percer les autres à jour, se trompant très rarement.
Nous étions les deux derniers à sortir du maquillage. Je n'avais pas encore croisé Lou qui avait déjà fait les photos individuelles de Richard, Ollie et Paul. Elle était entrain de terminer avec Schneider. Flake et moi saluions les trois premiers à avoir terminé. Schneider nous rejoint au bout de quelques minutes. Il riait, ce qui était très surprenant, il détestait au plus haut point les séances photos d'habitude.
- Ca va ? lui demanda Flake.
- Très bien, répondit Schneider. Cette femme est extraordinaire, c'est la première fois de ma vie que je prends plaisir à faire des photos ! D'ailleurs, c'est à ton tour Flake, elle t'attends dans le montée d'escaliers.
Schneider enfila un peignoir pour se réchauffer et s'assit à côté de moi.
- Alors ? Grande nouvelle ! s'exclama-t-il.
- Comment cela ? demandai-je.
- Ne fait pas l'innocent ! Petra et toi, voyons...
- Ouais...
- J'ai le vague souvenir de toi entrain de jurer ne plus vouloir de cette femme dans ta vie, intervint Richard qui semblait de mauvaise humeur.
Je détestait quand il avait cette attitude. Je répondis sur la défensive, estimant que je n'avais pas à me justifier :
- Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis...
Paul qui détestait ce genre de conflit s'empressa de changer de sujet. Je lui en étais tellement reconnaissant, car je n'avais aucune envie de me disputer avec qui que ce soit ni continuer sur le sujet Petra.
Flake fit son apparition un vingtaine de minutes plus tard. Je rejoignis Lou dans les escaliers, glauques et glacials, de cette vieille bâtisse. J'avançais vers elle, elle me tournait le dos.
- Salut, dis-je alors qu'elle se retournait vers moi.
- Guten Tag, répondit-elle. Tu es prêt ?
Le « Guten Tag » en réponse à mon « Hallo » mit immédiatement un distance entre elle et moi. Ce n'était rien, elle disait souvent « Guten Tag ». « En fraçais on est beaucoup moins à l'aise avec le « salut » sue le « bonjour » »avait-elle dit un jour. Mais dans la situation présente...
Nous commencions par les prises de plein pied en plongée et contre plongée dans la montée d'escalier. Je prenais les poses comme je le sentais, elle me faisait parfois déplacé un main, modifier l'angle de mon visage ou la direction de mon regard. Pour être complètement franc, je me sentais mal à l'aise, un peu ridicule dans cette tenue et troublé par Lou que je trouvais encore plus séduisante que dans mon souvenir. Mon cœur battait fort dans ma poitrine, et un boule me nouait le gorge. Je n'avais rien ressentis de tel. Lou termina par des portraits.
Elle appela Richard sur son portable pour demander de tous nous rejoindre afin de faire les photos en groupe. Je la suivis dans une salle où se trouvait une sorte de vieille chaise de dentiste et des lits en fer blanc. Elle donna quelques instructions à lassistant qui s'occupaient du matériel, puis en attendant l'arrivée des autres, elle regarda les clichés qu'elle venait de prendre sur le petit écran de son appareil. La tension entre nous été palpable. Je ressentais à la fois de la gène et une attirance indescriptible. J'accueillis l'arrivée des autres avec soulagement.
Après une trentaine de minutes passées en caleçon dans le froid, nous fîmes une pause avant d'enfiler des costumes plus chaudes, de style années 1930. Nous arpentions les différentes salles pour prendre des photos de groupe. Nous nous retrouvions sur le toit, Lou prit encore des clichés de nous six, puis en petits groupes puis elle fit des portraits. Elle terminait avec Schneider qu'elle avait fait assoir sur un bloc de béton.
- Tiens ton col contre ton visage, lui dit-elle.
- Comme ça ?
- Oui. Attends...
Elle s'approcha de lui et lui passa la main dans le cheveux pour les ramener sur son front. Cette proximité soudaine qu'il y eu entre eux deux déclencha en mois une vague de jalousie que je contins en serrant les dents. Je savais qu'il s'agissait d'un geste professionnel, mais j'étais comme cela, jaloux et possessif.
- Regarde l'objectif, s'il te plait, disait Lou.
Je m'éloignai, s'en était trop pour moi. Flake me rejoint.
- Alors ? demanda-t-il.
- Alors quoi ?
- Ce n'est pas trop difficile de travailler avec elle ?
- Pourquoi est-ce que cela le serait ?
- Après ce qu'il s'est passé entre vous...
- On est grand, rétorquai-je, on fait comme si rien ne s'était passé. On a reprit notre relation comme elle était avant... j'hésitai. Avant de coucher ensemble.
- C'est faux, affirma Flake, et tu le sais très bien. Vous ne vous adressez même plus la parole.
Je sentais la colère monter en moi. Qu'est-ce qu'il pouvait faire chier ! Une fois de plus, il avait pointé du doigt ce qui n'allait pas et je n'avais aucun argument pour me défendre.

Alors que nous nous dirigions tous vers les camions pour nous changer et nous démaquiller, Schneider nous rappela que Sarah et lui nous attendaient, nous et nos compagnes, chez eux pour fêter l'anniversaire de sa belle.
- Tu viens aussi, n'est-ce pas ? demanda-t-il à Lou.
- Oh, je ne veux pas m'imposer, répondit-elle gênée. Puis je vais bosser sur les clichés que nous avons fait aujourd'hui...
- Tu rigoles j'espère, coupa Schneider. Sarah serait très contrariée que tu ne vienne pas.
- Je ne sais pas trop...
- Ce n'est pas une question. Tu viens c'est tout !
Elle finit par accepter, de toute manière il était impossible de se dresser contre Schneider lorsqu'il prenait ce ton autoritaire. J'allais me retrouver dans une situation délicate. Arriver à cette soirée au bras de Petra, alors que c'était de Lou dont j'avais envie, et dont, il fallait se rendre à l'évidence, j'étais amoureux.

Après cette séance photo, Lou était en voiture en ma compagnie, nous étions en route pour chez elle afin qu'elle se change avant de nous rendre chez Schneider.
- Je n'aurais jamais du accepter d'y aller, dit-elle.
- Si ça ne va vraiment pas tu pourra toujours prétexter que tu es fatiguée et partir plus tôt...
- Je n'ai vraiment pas envie de la rencontrer, Elle... En même temps si j'appelle Christoph pour annuler il va mal le prendre...
- Ca va aller, je suis là...
Elle m'adressa un sourire.

Je frappai et entrai dans sa chambre, elle était entrain d'attacher son bas au porte jartels. Elle m'avait dit d'entrer sans réfléchir.
- Wouah !
Elle avait poser son pied sur le lit et remonter sa robe pour accrocher son bas. Évidement, cette image eut son petit effet. Je me mis à râler :
- Je sais que tu as tendance à l'oublier, mais je suis un homme, et ce genre de tableau ne me laisse pas indifférent, malgré le fait que je te considère comme une sœur...
- Excuse moi, dit-elle en couvrant ses jambes.
- Je peux prendre une douche ?
- Fais comme chez toi.
Je regardais le cliché sous verre qui était posé sur son lit : une photographies de Schneider et Sarah qu'elle avait prise en Californie l'été dernier. L'image les représentait dans les bras l'un de l'autre, Schneider ramenant une mèche des cheveux de Sarah derrière son oreille. L'effet du vent donnait un léger mouvement à sa robe et ses longs cheveux bruns. Elle avait prit le cliché sans qu'ils s'en rendent compte, capturant cet instant plein de tendresse et de beauté. Elle emballa le cadre dans un papier kraft afin de l'offrir à Sarah.
-File te doucher, on va être en retard !


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