mardi 15 avril 2014

Nur Götter dürfen uns berühren - 1

Voici la première partie d'une fiction sur laquelle je travaille depuis pas mal de temps, un an je crois. Elle est relativement longue, je vais donc essayer de poster un chapitre par semaine. 
Dans cette première partie on retrouve Richard prenant soins d'une jeune mère dont il est très proche. Par amour pour cette jeune femme il va se replonger dans un passé perdu, révolu.



2018

- Lou, j'aimerais porter Adam si cela ne te dérange pas.
- Bien sûr, répondit-elle.
Elle tenait le petit être contre sa poitrine. Je disposai le porte bébé sur mes épaules et contre mon torse et y installai Adam. Ses yeux gris étaient grands ouverts. Il poussa un petit cris et s'agita un peu. Je déposai un baiser sur le tout petit crâne, fragile. Lou caressa la main de son fils et me sourit. Elle n'avait pas sourit depuis des semaines. Je crois que le printemps, la nature renaissant à la vie allégeait un peu sa peine.
Nous avancions lentement dans les allées du jardin du Luxembourg. Adam s'était endormi contre moi, bercé par mes pas. Lou avait son appareil photo en mains et capturait les éléments autour de nous. J'avais plaisir à la voir travailler, et en même temps cela ne cessait de me rappeler le passé, de me rappeler que Rammstein n'était plus... Tout comme elle j'avais tout perdu et l'avenir me semblait vide.

Le soir, dans la chambre d'hôtel, Lou coucha Adam dans son berceau pendant que je passais commande de notre diner. Alors que je raccrochai le téléphone elle chantait tout doucement « Ein Lied » au dessus du berceau pour endormir son bébé. Je ne sais pas ce qui me prit mais les larmes montèrent à mes yeux. Je n'était plus capable de maitriser mes émotions. J'étais sur le déclin, j'étais un vieillard. Alors que Lou entonnait une dernière fois le refrain, Adam se laissa emporter par le sommeil. Elle vient s'assoir à côté de moi. J'avais essuyé du mieux possible mon visage. Elle posa sa tête sur mon épaule et dit :
- Merci d'être là Richard.
- Ne me remercie pas, je t'en prie. J'ai autant besoin de toi que tu as besoin de moi.
Je serrai fort sa main dans la mienne. Nous restions ainsi quelques instants.
- Je vais aller prendre une douche, dit-elle.
Elle se leva et allât dans la salle de bain. Je m'approchai du berceau. Adam était le portrait craché de son père. Il n'y avait que ses yeux, les mêmes que ceux de Lou. C'était un bébé si clame, il ne pleurait presque jamais. Pendant les premiers mois dans le ventre de sa mère il avait fait comme s'il n'existait pas. Depuis qu'il était né, il avait gardé cette sorte de discrétion, comme s'il voulait prendre le moins de place possible. Avait-il ressentit toute la peine de Lou ? Il semblait que oui, et qu'il ne voulait pas en rajouter, qu'il s'effaçait. C'en était presque effrayant. Quand je repensais à Khira-Li ou Merlin, les petits ne s'endormaient jamais seuls, ne supportaient pas de ne pas être pris dans les bras, criaient de toutes leurs forces lorsqu'ils avaient faim. Ils avaient été des bébés normaux, si je puis dire. Adam était né dans la peine et le deuil.
On apporta notre repas et Lou sortit de la salle de bain. Nous mangeâmes en discutant de rien, de livres qu'elle avait lu, de film que nous avions lu. Puis Lou changea de ton, elle avait quelque chose d'important à dire.
- Richard, j'ai quelque chose à te demander. Tu sais que Till m'a transmit un cahier avant de partir ?
- Oui, je sais.
- Je n'ai pas encore eu le courage de le lire, je ne suis pas sûre d'en avoir la force. Mais j'aimerais que tu toi tu le lises.
- Oh, vraiment ?
- Oui, j'ai besoin de savoir quand je serai prête. Je suis désolée de te demander de l'aide une fois de plus, mais, je n'ai que toi...
Ses yeux s'embuèrent de larmes. Je me levais pour la consoler.
- Ne t'inquiète pas. Je vais le faire, pour toi. Tu n'es pas seule et je ne te laisserai pas. Je tiens trop à toi, tu le sais.
Je la serrai fort contre moi. Elle se calma tout doucement.
Adam s'agita dans son berceau, puis se mit à pleurer. Lou le prit dans ses bras.
- Voici un petit monsieur qui a faim, dit-elle en lui caressant le dos.
- Je vais préparer son biberon.
- Merci.


 La raison de notre venue à Paris était le travail. Lou avait deux contrats, un pour une séance photo, l'autre pour le tournage d'un clip vidéo. Elle avait commencer à travailler sur ces projets alors qu'elle était enceinte, après le départ de Till. Elle m'avait demander de l'accompagner à Paris. J'étais là pour la soutenir, psychologiquement elle était encore si fragile, puis pour m'occuper d'Adam. Je me retrouvai donc avec le bébé, à préparer des biberons, changer des couches, chanter des berceuses. Il s'avère que c'était apaisant. J'avais l'impression d'être utile et la présence de ce petit être m'apaisait. Alors que je venais de coucher Adam et que le soleil de la matinée envahissait la chambre d'hôtel, je pris le cahier que Lou m'avait confié. Je l'ouvris et reconnu l'écriture si familière. Je m'apprêter à plonger dans le passé, un passé qui n'était pas si loin dans le temps, mais définitivement perdu.


Envie de lire la suite ? C'est par ici.

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